Le projet Nassonia en dix questions (27 pages)
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Le projet Nassonia en 44 pages
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Qui est réellement Eric Domb ?
Retrouvez ci-dessous un portrait très bien fait par la RTBF
Eric Domb explique son projet Nassonia
Le 1er juillet 2016, après que la Belgique ait entendu pour la première fois le mot "Nassonia", Tv-Lux interroge Eric Domb à propos de son projet :
Non, Eric Domb ne cherche pas à faire du fric !
Les fondations n’ont pas toujours bonne presse. Dans les Panama Papers, on trouve par exemple de nombreux Belges cherchant à éluder les droits de succession via des fondations ou des trusts dans des paradis fiscaux. La Fondation Pairi Daiza d’Eric Domb permettrait-elle au principal intéressé de faire de l’optimisation fiscale ? « Pas du tout », répondent en chœur les fiscalistes interrogés. « On ne peut pas comparer un trust avec une fondation d’utilité publique. Ici, le patrimoine est affecté à un objet précis. Eric Domb se met au service de sa fondation, mais le patrimoine ne lui appartient pas. Dans les paradis fiscaux, le fondateur garde la mainmise sur ses biens », explique Caroline Docclo (ULB).
« Il n’y a aucun avantage fiscal à constituer une fondation d’utilité publique », conclut un autre fiscaliste. « A l’inverse d’une société, une fondation ne pourra jamais distribuer quelque bénéfice que ce soit à ses fondateurs. En outre, l’ensemble des sommes récoltées par la fondation ne peut servir que l’objet social qu’elle s’est donné », soit le « parfait développement de l’homme avec la nature » dans le cas qui nous occupe.
Reste à savoir à quelle sauce fiscale la Fondation Pairi Daiza sera mangée. A priori, elle payera l’impôt des personnes morales (pas d’impôt sur le revenu global, uniquement le précompte mobilier et immobilier). Mais ce raisonnement n’est valable que pour les fondations ne se livrant pas à des opérations à caractère lucratif. Dans le cas contraire, la fondation passe sous le régime de l’impôt des sociétés (revenus taxés à du 33,99 %). Or, pour collecter des fonds, Eric Domb veut notamment louer des droits de chasse, vendre du bois... N’y a-t-il pas un risque de basculer sous le régime de l’impôt des sociétés ? « C’est une question délicate. Elle s’est déjà posée pour les magasins Oxfam. Ils ne sont pas soumis à l’impôt des sociétés, mais certains jugent qu’ils devraient l’être, pour éviter toute concurrence déloyale », dixit le fiscaliste Pierre-François Coppens.
Pour échapper à l’impôt, Eric Domb devra en tout cas veiller à ne pas s’enrichir via sa fondation et à ne jamais dévier de l’objet qu’elle s’est fixée. Sinon, le fisc pourrait s’en mêler.
Xavier Counasse - Le Soir - 15 septembre 2016
« Il n’y a aucun avantage fiscal à constituer une fondation d’utilité publique », conclut un autre fiscaliste. « A l’inverse d’une société, une fondation ne pourra jamais distribuer quelque bénéfice que ce soit à ses fondateurs. En outre, l’ensemble des sommes récoltées par la fondation ne peut servir que l’objet social qu’elle s’est donné », soit le « parfait développement de l’homme avec la nature » dans le cas qui nous occupe.
Reste à savoir à quelle sauce fiscale la Fondation Pairi Daiza sera mangée. A priori, elle payera l’impôt des personnes morales (pas d’impôt sur le revenu global, uniquement le précompte mobilier et immobilier). Mais ce raisonnement n’est valable que pour les fondations ne se livrant pas à des opérations à caractère lucratif. Dans le cas contraire, la fondation passe sous le régime de l’impôt des sociétés (revenus taxés à du 33,99 %). Or, pour collecter des fonds, Eric Domb veut notamment louer des droits de chasse, vendre du bois... N’y a-t-il pas un risque de basculer sous le régime de l’impôt des sociétés ? « C’est une question délicate. Elle s’est déjà posée pour les magasins Oxfam. Ils ne sont pas soumis à l’impôt des sociétés, mais certains jugent qu’ils devraient l’être, pour éviter toute concurrence déloyale », dixit le fiscaliste Pierre-François Coppens.
Pour échapper à l’impôt, Eric Domb devra en tout cas veiller à ne pas s’enrichir via sa fondation et à ne jamais dévier de l’objet qu’elle s’est fixée. Sinon, le fisc pourrait s’en mêler.
Xavier Counasse - Le Soir - 15 septembre 2016
Pairi Daiza : une fondation pour sublimer la nature
Depuis 2015, la fondation Pairi Daiza mène des projets de protection de l’environnement et des espèces. C’est elle qui gérera la forêt Nassonia. Mais elle doit en trouver les moyens.
On parle abondamment – à Nassogne et ailleurs – du projet Nassonia, porté par Eric Domb. Si Pairi Daiza, le parc animalier qu’il dirige, est très bien connu du public, celui-ci ignore en revanche la Fondation Pairi Daiza qui sera le véritable « opérateur » de Nassonia si celui-ci voit le jour. Créée en mai 2015, cette fondation d’utilité publique a pour objet de promouvoir « le développement de l’homme en parfaite harmonie avec la nature ». Les projets qu’elle a déjà mis en œuvre et qu’elle a dans ses cartons en disent plus : soutien à des initiatives de conservation et de réintroduction d’espèces animales, financement de recherches scientifiques, bien-être animal… La forêt « rendue à la nature » de Nassonia à Nassogne ajoutera une touche de protection des habitats et de la biodiversité à ce tableau déjà fourni.
On parle abondamment – à Nassogne et ailleurs – du projet Nassonia, porté par Eric Domb. Si Pairi Daiza, le parc animalier qu’il dirige, est très bien connu du public, celui-ci ignore en revanche la Fondation Pairi Daiza qui sera le véritable « opérateur » de Nassonia si celui-ci voit le jour. Créée en mai 2015, cette fondation d’utilité publique a pour objet de promouvoir « le développement de l’homme en parfaite harmonie avec la nature ». Les projets qu’elle a déjà mis en œuvre et qu’elle a dans ses cartons en disent plus : soutien à des initiatives de conservation et de réintroduction d’espèces animales, financement de recherches scientifiques, bien-être animal… La forêt « rendue à la nature » de Nassonia à Nassogne ajoutera une touche de protection des habitats et de la biodiversité à ce tableau déjà fourni.
Avec quels moyens ? Dotée d’un capital de 10.000 euros, la fondation recueille les dons (déductibles) des particuliers et des entreprises, de même que les legs. Elle organise également – pour 15 à 150 euros – le parrainage d’espèces présentes dans le parc animalier de Brugelette. Elle propose à ses visiteurs d’être « soigneurs d’un jour » et, pour 200 euros, de suivre les soigneurs dans leur travail et de découvrir les coulisses de Pairi Daiza. Et elle recrute des « ambassadeurs » – 2.500 euros par an… Un démarrage : en 2015, la fondation a engrangé quelques dizaines de milliers d’euros.
Nassonia sera donc son véritable décollage. Le 21 septembre prochain, la fondation organisera un grand gala de levée de fonds auprès d’entreprises et d’hommes d’affaires. Cinq cents personnes assisteront à un dîner à 250 euros le couvert couronné par la mise aux enchères d’objets divers. De quoi récolter un coquet pactole. Qui sera cependant loin de suffire s’il lui faut débourser chaque année 400.000 euros (au moins) pour louer 1.548 hectares de forêt ardennaise.
Pendant une période d’amorçage, la société anonyme Pairi Daiza restera donc le principal bailleur de fonds de la fondation, indique son président Eric Domb. Même si elle a la vocation de se financer jusqu’à l’équilibre via la vente de bois, la location de droits de chasse et des activités de tourisme « doux », la forêt Nassonia ne rapportera pas grand-chose dans un premier temps.
Nassonia sera donc son véritable décollage. Le 21 septembre prochain, la fondation organisera un grand gala de levée de fonds auprès d’entreprises et d’hommes d’affaires. Cinq cents personnes assisteront à un dîner à 250 euros le couvert couronné par la mise aux enchères d’objets divers. De quoi récolter un coquet pactole. Qui sera cependant loin de suffire s’il lui faut débourser chaque année 400.000 euros (au moins) pour louer 1.548 hectares de forêt ardennaise.
Pendant une période d’amorçage, la société anonyme Pairi Daiza restera donc le principal bailleur de fonds de la fondation, indique son président Eric Domb. Même si elle a la vocation de se financer jusqu’à l’équilibre via la vente de bois, la location de droits de chasse et des activités de tourisme « doux », la forêt Nassonia ne rapportera pas grand-chose dans un premier temps.
Pas d’enrichissement
« Pour moi, Pairi Daiza et la fondation, ce sont les deux faces d’une même médaille, plaide le patron du parc et président de la fondation. On continue à embellir le parc, l’entreprise est sur orbite et dégage les ressources nécessaires à sa pérennité. Mais ce n’est pas une fin en soi. De l’autre côté, je veux utiliser l’expérience acquise, le réseau, la capacité de mobiliser des énergies qui le demandent pour une finalité qui n’est pas économique : la conservation de la nature. »
Domb ne se lasse pas d’insister : la fondation n’a pas pour objectif de l’enrichir ni de financer par la bande des activités de la SA Pairi Daiza. « Son but est totalement désintéressé. Cela veut dire que ses fondateurs ne pourront en tirer aucun bénéfice et que ce qu’ils y investissent (argent, services, patrimoine) ne pourra être récupéré. » La crainte que Nassonia tombe « en de mauvaises mains » en cas de défaillance de la fondation ? Elle est soldée par l’article 29 des statuts : « En cas de dissolution, l’actif net doit obligatoirement être affecté à une fin désintéressée aussi proche que possible du but de la fondation ».
Autre souci : éviter le soupçon que des activités lucratives à Nassonia puissent bénéficier à des membres de la fondation ou à des sociétés qui leur seraient liées. « Nous vivons dans une société de caste, on est dans des tiroirs, regrette Domb. Dans l’esprit de beaucoup, un entrepreneur ne peut pas être autre chose qu’un homme d’affaires : toutes ses actions ne peuvent avoir qu’un esprit de lucre. On est présumé coupable de chercher à faire du fric et on doit prouver le contraire. Nous devons répondre à ce soupçon d’enrichissement personnel, de réappropriation, de conflit d’intérêts. »
« Pour moi, Pairi Daiza et la fondation, ce sont les deux faces d’une même médaille, plaide le patron du parc et président de la fondation. On continue à embellir le parc, l’entreprise est sur orbite et dégage les ressources nécessaires à sa pérennité. Mais ce n’est pas une fin en soi. De l’autre côté, je veux utiliser l’expérience acquise, le réseau, la capacité de mobiliser des énergies qui le demandent pour une finalité qui n’est pas économique : la conservation de la nature. »
Domb ne se lasse pas d’insister : la fondation n’a pas pour objectif de l’enrichir ni de financer par la bande des activités de la SA Pairi Daiza. « Son but est totalement désintéressé. Cela veut dire que ses fondateurs ne pourront en tirer aucun bénéfice et que ce qu’ils y investissent (argent, services, patrimoine) ne pourra être récupéré. » La crainte que Nassonia tombe « en de mauvaises mains » en cas de défaillance de la fondation ? Elle est soldée par l’article 29 des statuts : « En cas de dissolution, l’actif net doit obligatoirement être affecté à une fin désintéressée aussi proche que possible du but de la fondation ».
Autre souci : éviter le soupçon que des activités lucratives à Nassonia puissent bénéficier à des membres de la fondation ou à des sociétés qui leur seraient liées. « Nous vivons dans une société de caste, on est dans des tiroirs, regrette Domb. Dans l’esprit de beaucoup, un entrepreneur ne peut pas être autre chose qu’un homme d’affaires : toutes ses actions ne peuvent avoir qu’un esprit de lucre. On est présumé coupable de chercher à faire du fric et on doit prouver le contraire. Nous devons répondre à ce soupçon d’enrichissement personnel, de réappropriation, de conflit d’intérêts. »
Une montée en puissance
Si le montage de Nassonia ne sera pas chose aisée (voir par ailleurs), la fondation Pairi Daiza monte doucement en puissance en collaboration avec des associations, des ONG, des universités et des centres de recherche. Elle a ainsi participé au relâchage, dans les gorges du Verdon (France) en septembre 2015, d’un vautour moine né au parc en mars 2015. Grâce aux dons récoltés via la plateforme de crowdfunding KissKissBankBank, elle participe, en collaboration avec l’association européenne des parcs zoologiques (Eaza), à des recherches de trois laboratoires visant à améliorer le diagnostic et à mettre au point un vaccin contre l’herpès des éléphants, un virus hémorragique mortel pour le pachyderme.
La fondation se portera également acquéreuse d’éléphants dont des cirques voulaient se débarrasser ; dans ce cadre elle prendra soin de cinq vieux éléphants déjà acquis par Pairi Daiza. Elle a financé la réintroduction de coraux au large de Bali (Indonésie) et s’apprête à soutenir un projet visant à faire de même avec le tétras-lyre dans les Fagnes. Enfin, dans le cadre de Cap 48, la fondation Pairi Daiza soutient des ASBL associant la protection de l’environnement et l’aide aux personnes handicapées. Et, bien plus loin d’ici, apportera son soutien au parc national des Virunga (Congo) en mettant à sa disposition un avion-cargo.
MICHEL DE MUELENAERE – Le Soir du 15 septembre 2016
Si le montage de Nassonia ne sera pas chose aisée (voir par ailleurs), la fondation Pairi Daiza monte doucement en puissance en collaboration avec des associations, des ONG, des universités et des centres de recherche. Elle a ainsi participé au relâchage, dans les gorges du Verdon (France) en septembre 2015, d’un vautour moine né au parc en mars 2015. Grâce aux dons récoltés via la plateforme de crowdfunding KissKissBankBank, elle participe, en collaboration avec l’association européenne des parcs zoologiques (Eaza), à des recherches de trois laboratoires visant à améliorer le diagnostic et à mettre au point un vaccin contre l’herpès des éléphants, un virus hémorragique mortel pour le pachyderme.
La fondation se portera également acquéreuse d’éléphants dont des cirques voulaient se débarrasser ; dans ce cadre elle prendra soin de cinq vieux éléphants déjà acquis par Pairi Daiza. Elle a financé la réintroduction de coraux au large de Bali (Indonésie) et s’apprête à soutenir un projet visant à faire de même avec le tétras-lyre dans les Fagnes. Enfin, dans le cadre de Cap 48, la fondation Pairi Daiza soutient des ASBL associant la protection de l’environnement et l’aide aux personnes handicapées. Et, bien plus loin d’ici, apportera son soutien au parc national des Virunga (Congo) en mettant à sa disposition un avion-cargo.
MICHEL DE MUELENAERE – Le Soir du 15 septembre 2016