Le chemin de Nassonia, présenté en juin par Eric Domb, a connu un parcours de montagnes russes. Lorsqu’il a présenté son projet visant à louer pour 99 ans un peu plus de 1.500 hectares de forêt situés sur le territoire de la commune luxembourgeoise, le patron du parc animalier Pairi Daiza et de la fondation du même nom n’imaginait pas le ramdam qu’il allait susciter. Au fil des critiques, injures, pesanteurs et réactions toursiveuses, le moral de Domb est passé par bien des couleurs. Mais l’homme d’affaires n’a pas renoncé à son projet de gérer plus « naturellement » la parcelle convoitée et de la valoriser au moyen d’une approche touristique « douce ». Aujourd’hui, ses proches sont dans une phase plutôt optimiste. Rien n’est cependant encore fait. Et si Nassonia n’atterrit pas à Nassogne, l’idée pourrait prendre racine ailleurs. Du côté de Chiny-Florenville par exemple, où un domaine très similaire pourrait faire l’affaire. Les Epioux est la propriété du CPAS de Mons : 1.700 ha de forêts, d’espaces ouverts et d’étangs. Une forêt productive, quelques kilomètres de Semois, une chasse « réputée »… Attractif. Une partie (les étangs) est louée à la Région wallonne qui y a créé une réserve naturelle. Du côté d’Elio Di Rupo, le bourgmestre, on confirme que des contacts ont été pris entre Domb et le président du CPAS de Mons. Mais « on n’en sait pas plus ».
Marc Barvais, le président du CPAS local, propriétaire d’un « domaine exceptionnel », affirme qu’il n’est pas à la recherche d’un investisseur pour reprendre l’affaire. Les bois et les chasses rapportent. Mais cela fait un moment que le CPAS cherche un partenaire « aux reins solides » pour restaurer et valoriser les bâtiments du domaine, dont un château du XVIIe siècle en assez mauvais état. « Nous ne vendons rien, dit Barvais, mais il arrive que l’on reçoive des propositions intéressantes. Les Epioux, c’est le genre de domaine que certaines grandes fortunes recherchent par les temps qui courent ». Plusieurs sources affirment que c’est Domb lui-même qui a approché la commune de Mons et son CPAS. Des courriers ont été échangés. La priorité de la fondation Pairi Daiza reste Nassogne, mais Les Epioux constituerait une base de repli intéressante. On prête même au patron de Pairi Daiza l’envie de « coaliser » des grandes fortunes pour unir Nassonia et Les Epioux dans un seul projet. « Ne soyons pas naïfs, laisser sourdre cette information est une manière de faire paniquer la commune de Nassogne », interprète un acteur du dossier. D’autres suggèrent que ce serait la ville de Mons et son bourgmestre eux-mêmes qui auraient soufflé l’idée des Epioux. Certains y décelant même une manœuvre du renard socialiste pour ébouriffer les poules CDH dans une de leurs matières favorites (la forêt) et sur leur territoire de prédilection (le Luxembourg). La Fondation Pairi Daiza n’a fait aucun commentaire. Benoît Lutgen dans la danse Tout cela appartiendra au passé si Nassonia se concrétise. De tous les côtés, on aspire à la sérénité après un été très chaotique et exaspérant. La discrétion est de mise. L’affaire suit son bonhomme de chemin. Il nous revient qu’Eric Domb et Benoît Lutgen, le président du CDH qu’il connaît très bien, se sont plusieurs fois vus pour évoquer la question. « Il y a un changement de mentalité, dit un proche du dossier. Des politiques s’en mêlent ; Nassonia a suscité des questions au parlement wallon. Certains sont sans doute de plus en plus persuadés que, dans la sinistrose ambiante, il serait plus que de mauvais goût de passer à côté de quelque chose de positif ». Mais tout n’est pas plié. L’idée d’un bail emphytéotique de 99 ans à laquelle tient Domb pourrait ne pas passer la rampe. Les politiques qui se penchent sur le berceau de Nassonia sont soucieux que la Région garde la main dans la définition des objectifs et le contrôle de leur réalisation. « C’est un des plus beaux sites de Wallonie, il faut préserver l’intérêt général », dit un de ceux-ci. Le principe de passer par un appel d’offres semble être acquis. La forme juridique du montage (bail ? contrat de gestion ?) ne l’est pas encore. Un domaine lucratif Avec 1.721 ha, le domaine des Epioux est légèrement plus étendu que les parcelles visées par Nassonia. Ce joyau a rapporté un peu plus de 400.000 euros en ventes de bois (800.000 en 2015). La location du droit de chasse rapporte, mais les revenus pourraient décliner. Moins d’atouts ? « C’est une forêt plus jeune, note un expert, avec plus de résineux. Seulement 54 % en Natura 2000. Et contrairement à Nassonia, elle ne profite pas de la proximité d’un Fourneau Saint-Michel. » Michel De Muelenaere – Le Soir du 08/10/2016
3 Commentaires
jacques vandooren
8/10/2016 15:05:47
Pensez un peu que ça se fasse,vous les nassognards ?
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Dehove J.
8/10/2016 23:41:10
Les difficultés administratives rencontrées par M. Eric Dombe seront exactement les mêmes au Domaine des Epioux que à Nassogne : le Domaine des Epioux est également soumis au régime forestier et à l'application des articles spécifiques du code forestier, à savoir gestion de la forêt pas la DNF (Direction Nature et Forêts)..Bail emphytéotique virtuellement exclu et règle de soumissions publiques pour l'exploitation des coupes de bois, notamment.
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EVRARD
9/10/2016 10:48:46
faites une pétition vous aurez plus de soutien
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